Vincere

Publié le par Martine

Vincere

Avant de revenir vous parler de la Lecture Commune programmée aujourd'hui pour le challenge italien Il Viaggio, c'est de ce superbe film de Marco Bellocchio "Vincere" que je souhaite vous entretenir.

Interprété par Giovanna Mezzogiorno et Filippo Timi, ce film paru en 2009, retrace l'histoire d'Ida Dalser, première épouse de Mussolini, que le dictateur fit interner, de même que leur fils Benito Albino, parce que leur présence dans sa vie et son ascension était devenu gênante.

C'est en 1913 que Mussolini, alors directeur du plus grand journal socialiste, rencontre Ida Dalser, jeune femme d'une trentaine d'années, à la tête d'un atelier de mode et beauté à Milan. Le coup de foudre semble immédiat, tout au moins du côté d'Ida. Prête à tout pour l'homme qu'elle aime et qui a pris une certaine emprise sur elle, la jeune femme vend son atelier et offre l'argent ainsi obtenu à Benito pour qu'il puisse fonder son propre journal "Il Popolo d'Italia" et assurer sa propagande et sa montée en puissance, secondé par ses terribles Chemises noires, Camice nere. Quand Ida tombe enceinte, le couple se marie. Mais la jeune femme, née dans le Trentin en terre autrichienne, non encore annexée à l'Italie, présente le gros défaut de ne pas être italienne de souche. Faisant abstraction de cette union, celui à qui le Roi Victor-Emmanuel a confié les rênes du gouvernement en 1922, épouse également Rachele, devenue sa femme légitime aux yeux du peuple et avec qui il aura quatre enfants. Clamant haut et fort son statut de seule épouse du Duce, Ida est bientôt arrêtée, hospitalisée de force puis internée. Le même sort survient à son fils, confié aux bons soins de la soeur d'Ida et de son beau-frère, quelques mois plus tard quand la milice de la dictature enlève l'enfant. Remis à Bernardi, homme de mains et de confiance du Duce, qui devient son tuteur légal, celui-ci profitera de la première occasion pour faire enfermer le jeune homme, jugé dangereux pour lui et pour les autres. Tout comme sa mère, quelques années plus tôt.

Regarder ce film m'a beaucoup émue. c'est le moins que je puisse dire. La puissance des scènes, les interprétations remarquables, le drame historique, tout m'a bouleversée.

Comment en effet ne pas s'émouvoir pour cette femme qui a tout sacrifié pour l'homme qu'elle aime, qui l'abandonne de la plus cruelle des façons et la renie, de même que le fruit de leur union. Ida Dalser n'a eu de cesse, tout au long de sa vie, que de crier son identité et celle de son fils. En vain. Toutes les portes auxquelles elle frappe se referment les unes après les autres. Et pourtant, jamais elle ne baisse les bras. Jamais elle ne se décourage. Pour elle d'abord. Pour son enfant ensuite. Toujours. 

Ce qui m'a également profondément touchée, outre le jeu absolument remarquable des deux acteurs principaux, ce sont les incursions dans l'histoire de passages, d'extraits de la vraie Histoire, Mussolini devenant ainsi interprète de son propre rôle à son apogée, l'artiste Filippo Timi interprète du jeune et futur Duce, se mettant ensuite dans le rôle de son fils, le jeune Benito Albino.

Dans la foulée, j'ai regardé également le documentaire "Mussolini, secret de famille" sur la vie cachée du Duce qui a inspiré ce film. Très édifiant!

Publié dans Pages d'histoires

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B
J'avais vu ce film en 2009 et tout comme j'avais ete emue par l'histoire mais aussi par le jeu d'acteurs. Je ne connaissais pas du tout cette histoire et j'ai trouvé ce film interessant et instructif. Merci de me le rappeler. Justement j'y pensais il y a quelques temps mais je ne me souvenais plus du titre
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M
Ravie de te l'avoir rappelée!!! Je l'ai regardé vendredi soir et j'en suis encore émue...