La petite lumière
Comme j'ai vraiment beaucoup apprécié "Fable d'amour" le deuxième roman d'Antonio Moresco paru en France aux éditions Verdier, collection Terra d'altri, et lu pour le 4ème Prix littéraire de La Passerelle, j'ai eu envie de lire le premier "La petite lumière".
Ce roman, j'ai pu enfin l'emprunter jeudi dernier à la bibliothèque annexe du Plan à Valence et j'en ai commencé la lecture en tout début d'après-midi. Ce qui me permet de participer à la fois au Mardi sur son 31 de Sophie et au thème de ce mois de mars sur le Nord de l'Italie pour le challenge Il Viaggio d'Eimelle puisque l'auteur, Antonio Moresco, est né à Mantoue en Lombardie.
Ce roman, c'est l'histoire d'un homme, Antonio Moresco lui-même, c'est ce qu'il confie dans une lettre à son éditeur au tout début du récit. Un homme qui n'a pour seule envie que celle de disparaître, de se retirer à l'abri du monde, loin de toute civilisation , pour oublier quelque chose qui, visiblement, l'a profondément meurtri, quelque chose qui, aussi, peut resurgir à tout moment, sans prévenir, mais inévitablement. Quelque chose que cet homme loin de tout sent venir, attend. Quelque chose qui ne pourra que le détruire, forcément, comme seule une véritable tempête peut engloutir un bateau perdu au milieu des flots, ou même un naufragé abandonné sur son île. Et si cela n'arrivait pas finalement? Si cet homme n'était pas aussi seul, aussi isolé, aussi éloigné de tout, qu'il le pense? Quelle est donc cette petite lumière qu'il aperçoit de loin tous les soirs? Qui l'allume ainsi tel un message, tel un appel?
Je ne peux vous en dire plus pour l'instant si ce n'est que je retrouve avec bonheur ce qui m'a tant plu dans "Fable d'amour" : une délicatesse, une poésie, une douceur à fleur de mots conjuguée à une part de mystère bien intrigante, à une réflexion sur le monde un peu fou dans lequel nous évoluons, sur le besoin, vital parfois, de couper les ponts.
Extrait page 31 :
"- Mais c'est quoi comme lumière? Comment elle est faite? a demandé à nouveau le premier.
- Eh bien... je ne comprends pas si elle vient de la fenêtre d'une maison ou bien d'un réverbère...
- Un réverbère? Y'a pas de réverbère, là-haut. Y'a personne.
- Alors ça doit être autre chose, j'ai lancé pour clore la conversation et sortir enfin de cet endroit infesté de puanteur de chat. (...)"