La concession du téléphone

Publié le par Martine

La concession du téléphone

Depuis que j'ai découvert l'écriture savoureuse d'Andrea Camilleri l'été dernier, je ne m'en lasse pas. J'aime sa façon unique d'écrire le "parler" sicilien, l'humour dont sont imprégnées ses histoires, la découverte qu'il nous permet d'apprécier la Sicile, SA Sicile, de l'intérieur, "par le petit bout de la lorgnette" aurait dit Jacques Martin, et la connivence bienveillante qui s'est établie entre lui, l'auteur, son personnage de papier, le commissaire Montalbano et nous, ses lecteurs.

J'en suis tellement sous le charme que ses enquêtes me servent de remonte-moral. Une pt'tite enquête à lire agit sur moi comme un rayon de soleil, me redonne le sourire et même, parfois, me fait carrément éclater de rire! Tant et si bien que je me suis fait offrir pour Noël ses premières enquêtes en coffret DVD en VO (et pu apprécier ainsi la qualité de jeu de l'acteur Luca Zingaretti qui prête vie au Dottori Commissario) et que j'ai commencé hier à lire ses enquêtes sous forme de nouvelles en italo-sicilien "Un mese con Montalbano".

Cependant Camilleri ne se contente pas d'écrire des enquêtes. Il est aussi un écrivain à multiples facettes et j'ai envie de les découvrir à présent. Pour prolonger la rencontre et le lire d'une manière différente...

Comme par exemple avec cette "Concession du téléphone" que j'ai commencé à lire hier soir et qui me régale par cet humour, cette dérision, cette façon unique de révéler les incohérences et les inadéquations des administrations, italiennes en l'occurrence! De quoi se taper la tête contre les murs face à tant d'obstination aveugle!

En Sicile, de juin 1891 à août 1892, dans une ville qui ressemble à s'y méprendre à l'imaginaire Vigata, Filippo Genuardi veut faire installer le téléphone dans sa propriété et, pour cela, doit se faire ouvrir une ligne téléphonique. Ce qui ne va pas sans mal, surtout quand, en plus, il est soudain soupçonné d'actes dangereux pour la ville, l'île, le pays, dont il est totalement innocent et qui ne l'effleurent même pas!... Et tout cela sous la forme d'une délicieuse correspondance épistolaire.

En voici ce mardi matin un extrait à la page 31 pour le rendez-vous de Sophie et une simple participation au Viaggio d'Eimelle puisque ce roman est paru chez Sellerio Editore en 1998 et sa traduction de Dominique Vittoz chez Fayard en 1999.

"Fort heureusement, jusqu'à hier, je n'ai eu aucunement besoin de m'adresser à vous et d'abuser de votre générosité et de votre disponibilité. Mais aujourd'hui, obligation m'est faite de vous soumettre une question de la plus grande délicatesse qui requiert vos conseils éclairés, afin que nous agissions, le cas échéant, d'un commun accord. (...)"

La concession du téléphone
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