L'âge du doute
Nouvelle participation au beau challenge Il Viaggio d'Eimelle et nouveau voyage en Sicile, à Vigata, au côté du commissaire Salvo Montalbano, de sa fine équipe, dignement servis par l'écriture savoureuse d'Andrea Camilleri.
Ce roman, paru chez Fleuve Noir en janvier 2013 et réédité chez Pocket en janvier 2015, je l'ai emprunté à la bibliothèque annexe du Polygone à Valence mardi dernier et l'ai lu, que dis-je! je m'en suis délecté ce week-end! Un vrai régal encore, un vrai bonheur qui me fait dire que j'ai certainement trouvé là, dans cette écriture, un excellent remède contre la morosité ambiante. Rien qu'avec les éclats de rires spontanés qu'il me réserve et que la traduction formidablement bien adaptée de Serge Quadruppani sait si bien restituer.
Pourtant là encore c'est à une enquête difficile que se trouvent confrontés Montalbano et ses hommes. Tout commence par un nouveau cauchemar du commissaire dans lequel il assiste, impuissant, à sa propre mort. Cauchemar sans doute du aux pluies diluviennes qui ont fait monter le niveau de la mer jusqu'à inonder la route qui le conduit à son commissariat de Vigata, créant un improbable bouchon. C'est là que Montalbano rencontre et porte secours à Vanna Digiorgio, frêle jeune femme, un peu gauche, pas très jolie qui, par de mystérieux sous-entendus, va le mettre sur la piste d'un dangereux trafic de diamants. Mais ça, le commissaire ne le comprend pas de suite. Pour l'heure, sa préoccupation principale est d'arriver à son commissariat pour commencer à enquêter sur le mort, repêché de son canot en pleine tempête de mer et que vient de débarquer de son somptueux bateau une richissime Italienne, Livia Giovannini. Bateau qui, par un incroyable hasard, est baptisé "Le Vanna".
L'énigme est posée. L'enquête peut commencer.
Comme dans "Le champ des potiers", j'ai aimé l'ambiance, l'atmosphère, le style, le ton de ce roman "gialli" (jaune) puisque c'est la couleur attribuée aux romans policiers en Italie (plus gai que notre "noir" national, je trouve!!). Là encore, il s'agit d'une enquête récente (2013) et notre commissaire, âgé de 58 ans, est en proie aux questionnements bien normaux liés à son âge, au temps qui passe, à sa jeunesse qui ne reviendra pas...
Et c'est là que se trouve tout l'intérêt pour moi de ce roman. Toute cette réflexion, ces hésitations "est-ce que je peux encore me permettre ceci ou cela? en ai-je le droit?" bien au-delà d'une simple question de morale. Car n'oublions pas que Salvo est fiancé à Livia (la sienne, pas la richissime!!!) et que tomber amoureux comme il le devient de la belle lieutenant de marine Laura Belladonna ne va pas aller de soi, loin s'en faut!
J'ai tellement apprécié cette lecture que, demain, je vais rendre ce roman à la bibliothèque et emprunter un nouveau Montalbano... de suite!!!