Les charmes discrets de la vie conjugale
Hannah a tout juste vingt ans à la fin des années soixante lorsque commence ce roman de Douglas Kennedy. Etudiante, elle vit les évènements (manifestations anti-guerre, libération sexuelle, mouvements des droits civiques…) qui bouleversent l’ordre du monde au milieu d’une relation houleuse entre ses parents et sa rencontre avec Dan qu’elle épouse deux ans plus tard. Rangée, elle se voit bien passer le restant de sa vie au côté de son futur médecin de mari et du petit garçon qu’ils ont très vite ensemble. Mais les hasards de l’existence passent par là et petit à petit cette vie longue et plate, sans perspective d’avenir à s’offrir, commence à lasser la jeune femme. Elle aimerait reprendre ses études, enseigner, avoir une vie culturelle beaucoup plus intense mais d’elle-même, inconsciemment, se met des bâtons dans les roues, se crée des obstacles qui lui semblent alors insurmontables. Jusqu’au jour où tout bascule. Malgré elle, Hannah devient complice d’un grave délit. Sa vie va s’en trouver bouleversée mais cet évènement reste finalement secret. La vie et son quotidien reprennent peu à peu leurs droits et Hannah finit par se convaincre que rien n’est arrivé. Trente ans vont ainsi passer avec leurs joies et leurs peines, leurs évènements historiques. Les années 2000 se pointent à l’horizon et au moment où Hannah s’y attend le moins, voire même absolument pas, son passé la rejoint de plein fouet et lui explose en pleine face.
J’ai aimé ce roman pour la chronique sociale et l’étude des mœurs américains sur une période de trente ans qu’il dévoile, entre aspirations progressistes et valeurs conservatrices. Le rendu des émotions y est très bien exposé et on se surprend souvent à se demander ce qu’on aurait fait ou ferait encore aujourd’hui s’il nous arrivait de vivre les mêmes situations et évènements que Hannah.