Le caillou

Publié le par Martine

Le caillou

Ce n'est pas ma première lecture des six romans en compétition pour le 4ème Prix littéraire La Passerelle. Non, ce n'est pas la première, celle qui m'a accompagnée ces deux derniers jours et qui m'imprègne encore tout entière. Celle dont je vous parle dès que je me serai remise de mes émotions...

Celle-ci, celle de ce jour, j'avais déjà envie de la lire suite à de nombreux avis enthousiastes et et émouvants lus sur la blogosphère littéraire. Par chance elle fait partie de cette sélection. Par chance encore j'ai pu l'emprunter cet après-midi à la médiathèque Simone de Beauvoir à Romans et je l'ai de suite commencé. Alors, par chance aussi et encore, cette lecture me permet de participer au Mardi sur son 31 avec Sophie.

Cette lecture, c'est "Le caillou" de Sigolène Vinson, paru aux éditions Le Tripode.

Au début du roman, la narratrice apprend le décès de son voisin, M. Bernard. C'est d'ailleurs elle qui a signalé son silence depuis deux jours aux pompiers. Et pour cause! On devine dans les mots qui ne sont pas dits que M. Bernard comptait dans la vie de cette jeune femme, seule, serveuse par occasions, parce qu'il faut bien payer son loyer, et manger, et... Toutes ces choses qui ont l'air (vraiment?) de l'ennuyer profondément, elle qui "voudrait devenir un caillou pour trouver sa place dans ce monde, régler ses comptes avec la vie. Rien ne la retient vraiment dans cette morne ville, ni son job de serveuse, ni le vague espoir de retour d’un amant de passage. Alors elle part pour la Corse, sur la piste de son défunt voisin, vieux typographe amateur de sculpture ancienne." Ainsi nous l'ont présenté les bibliothécaires, nous donnant davantage envie d'en tourner les pages à notre tour par l'extrait qu'elles nous en ont offert.

Dès les premières pages, on sent une écriture sensible, dure, réaliste et sans équivoque. La narratrice ne se fait pas d'illusions. Ainsi est et va la vie. M. Bernard n'est plus et pourtant il est partout, toujours, présent, survenant là où on ne l'attend pas, surprenant et élément moteur, élément phare de ce qui attend la narratrice dans sa curiosité, dans cette amitié envers ce voisin d'exception, amitié que, visiblement, il lui témoignait également.

Je n'en dirai pas plus pour l'instant. Je retourne à ma lecture. Encore un peu aujourd'hui...

Extrait page 31 :

"A l'âge que j'ai, mes parents ne savent plus quoi me conseiller. Ils m'ont rangée du côté des terroristes. A la télévision, ils ont entendu parler de la décroissance et confondent mon désir d'ennui avec un manifeste antiproductiviste. Alors que moi, si je devais m'intéresser à l'économie, mon seul souci serait le salaire, et je ne dépasserais pas Marx (...)"

Le caillou
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P
Merci, Martine, pour cette belle "mise en bouche" ;-)<br /> Gros bisous et bonne fin de soirée.
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M
Je t'en souhaite une belle lecture, ma chère Denise! Gros bisous aussi et bonne journée!